Eric Faye nous entraine dans une enquête mystique légère et intrigante. Věra Foltýnova affirme que Chopin vient lui rendre visite et lui dicte des partitions. Mais voilà, nous sommes à Prague en 1995 et Chopin est mort depuis près de 150 ans …
Ludvík Slaný, journaliste polonais, va effectuer un reportage sur les prétendus dons médiumniques de Věra Foltýnova. La tête sur les épaules et concret, il ne croit pas une seconde à son histoire. Il est certain qu’il va vite mettre à jour, avec l’aide de son caméraman, la malhonnêteté et le mensonge de cette affabulatrice.
Sauf que … au fur et à mesure de ses rencontres avec la télégraphiste de Chopin, ses certitudes se fragilisent. Plus elles se fissurent, plus il veut trouver la preuve contraire, plus il veut trouver une explication pragmatique et réaliste, plus celle-ci s’éloigne. Ludvík Slaný engage un détective privé, fait suivre Věra, prend contact avec des experts de Chopin …
Tous les moyens sont bons, et c’est bien ce qui rend ce roman allègre et divertissant, le sujet du fantôme artistique qui revient pour poursuivre son oeuvre étant original et amusant en soi.
J’ai aimé la simplicité de notre musicienne, que rien n’étonne, aucune question, aucune démarche, qui tient son rôle à la perfection, comme j’ai adoré celui du journaliste tenace et tête de mule que rien ne peut convaincre (ou presque …)
Et si vous trouvez l’idée loufoque, sachez qu’Eric Faye s’est inspiré d’une histoire vraie, celle de Rosemary Brown qui, dans les années 1970, proposait des partitions qu’elle disait écrites sous la dictée de musiciens célèbres, dont Chopin.
Une belle mystification qui permet à Eric Faye et sa télégraphiste de Chopin de surprendre, d’emmener le lecteur à la frontière du surnaturel, à la limite du visible et de l’invisible, à instaurer une atmosphère romanesque plaisante et inattendue.
Eric Faye
La télégraphiste de Chopin
Seuil, août 2019
Ma libraire me l’avait conseillé, mais le propos m’avait paru un peu too much.
Ca reste basé sur une histoire vraie, aussi too much que ce soit, et c’est ça qui est surprenant ! Bon conseil de ta libraire 😉
Je ne l’avais pas encore repéré. Généralement, je n’aime pas les romans sur la musique car je n’y suis pas très sensible mais je vois que le thème est tout autre et cela peut m’intéresser… Je note encore 🙂
Aucune inquiétude, le roman ne parle pas de musique, ou seulement en filigrane, ce n’est pas en effet le sujet du roman.
Je suis contente de lire ton avis, positif qui plus est. J’avais remarqué ce roman, qui m’intriguait, mais n’avais jusqu’à présent lu aucune appréciation à son sujet. C’est donc chose faite !
J’ai été intriguée par le titre, ça me plaisait un livre sur Chopin. En réalité, Eric Faye ne parle pas du musicien, bien plus de la télégraphiste et du doute du journaliste, ce fut donc, en plus, une belle surprise.
J’aime bien Eric Faye, il part souvent d’un fait réel pour nous offrir un petit roman sympathique.
Ca faisait longtemps que je ne l’avais pas lu, à tort.