(Avis de Valérie)
Jusqu’à présent, je n’avais jamais remarqué qu’un seul mot, par sa force, pouvait vous rendre brusquement et inexplicablement triste.
Vous le savez, je fuis les nouvelles. Allez donc comprendre pourquoi j’ai eu envie de lire celles-ci. Peut-être parce que l’auteur est jeune et que je voulais voir si sa plume était prometteuse avant la sortie de son roman et puis aussi parce que j’avais lu les critiques anglo-saxonnes qui étaient très enthousiastes.
Ces nouvelles ont deux facteurs communs : elles mettent en scène, souvent de manière anecdotique, des animaux. Ainsi, un couple d’amoureux clandestins se retrouve systématiquement dans un parc animalier et deux copains se demandent comment ils vont pouvoir transporter le crocodile du père de l’un d’eux. Mais ce qui relie profondément ces nouvelles, ce sont les liens familiaux bancals. On s’aime mal et on souffre. Parfois, on essaie de réparer, quand c’est encore possible, mais il faut bien le dire, c’est souvent trop tard.
Je ne vais pas vous dire que ce recueil a fait de moi une inconditionnelle de nouvelles mais j’ai parfois pris plaisir à en lire et ce que j’ai aimé, c’est qu’on retrouve les mêmes personnages dans la première et la dernière nouvelle. J’aime les boucles fermées. J’ai particulièrement apprécié les relations (toujours difficiles) entre les pères et leurs fils :
Jack m’a tendu la main et nous avons échangé une poignée de main comme deux étrangers.
Je la sens encore, l’infinitude de cette poignée de main : les deux paumes l’une contre l’autre, la chair de ma chair.
J’ai aussi aimé la tendresse, l’écriture et l’originalité de certaines situations, comme ces amants que l’on découvre non pas en train de faire l’amour mais dans un moment très intime, celui de lire ensemble le même livre (bon, je me demande si quand-même ce n’est pas le signe que la passion s’éteint, mais ce n’est pas ce qui est dit dans la nouvelle). Je serai donc curieuse de découvrir son prochain roman.
Que deviennent au quotidien les anciennes amours clandestines ?
Publié en mai 2015 chez Albin Michel que je remercie pour l’envoi de ce livre- 350 p.
Arnaud ( Dialogues ) les a beaucoup aimé, mais pour le moment j’attends car je suis trop irraisonnable côté achat livres:)
J’ai aussi beaucoup de mal avec les nouvelles…
Nous sommes finalement assez nombreuses alors.
J’ai beaucoup de mal aussi avec les nouvelles. Il est rare que je sois enthousiaste.
C’est un genre qui nécessite de s’acclimater vite à un livre. Ce qui n’est pas donné à tout le monde.
Il y a de belles découvertes à faire dans cette collection « terres d’Amérique » !
Tout à fait. Je me souviens du roman de Philipp Meyer par exemple.
Merci Valérie pour ton billet, je suis contente que ce livre te réconcilie avec les nouvelles 😉
Je commence à me réconcilier mais ça prend du temps.