Une nouvelle fois, Ron Rash enthousiasme avec un roman centré autour de deux jeunes frères, qui font la rencontre au cours d’un été de Ligeia Mosely, plus libre, plus mutine et avide d’interdits. Elle les subjugue, et va bousculer leur vie.
C’est la fin des années 1960. D’un côté, les jeunes gens ont soif de découvrir le monde des adultes, la drogue, la sexualité, de l’autre, leur grand-père les élève sévèrement pour qu’ils deviennent des bons garçons et l’un d’entre eux un grand médecin, comme lui.
Ron Rash parvient à mener la vie de nos deux héros, Bill et Eugène, de manière très convaincante autour de trois grands axes narratifs. On verra l’évolution des deux garçons à travers deux périodes différentes, séparées par plus de 40 ans d’intervalle. Vous le comprendrez, le passé va resurgir sur le présent.
Dans chacun de ses livres, Ron Rash nous plonge dans l’Amérique profonde, et dresse des portraits et des histoires très ancrés dans la nature, ayant un lien fort avec la terre. Dans Par le vent pleuré, les développements autour de la nature sont moins importants que dans ses romans précédents, même si le fil principal du récit prend naissance autour d’une rivière, de poissons et de rochers.
On retrouve une tension dramatique, même si le suspens ne s’installe pas immédiatement, il prend doucement sa place pour exploser jusqu’au dénouement final. Certains passages pourraient sembler un peu trop calme, mais c’est pour mieux développer la relation entre les deux frères et tromper le lecteur.
Par le vent pleuré est moins noir qu’Une terre d’ombre, qu’Un pied au paradis ou que les sublimes nouvelles du recueil Incandescences. Mais le drame est bien présent et Ron Rash parvient une nouvelle fois à créer des personnages intéressants aux profils psychologiques très crédibles.
Les premières lignes de Par le vent pleuré :
(Ou lire un extrait plus long)
Dès le début, la faculté d’apparaître et de disparaître qu’avait Ligeia a semblé magique. La première fois, il y a de cela quarante-six ans, c’était à Panther Creek, l’été qui a précédé mon entrée en première.
La présentation des éditions du Seuil :
Dans une petite ville paisible au cœur des Appalaches, la rivière vient de déposer sur la grève une poignée d’ossements, ayant appartenu à une jeune femme. Elle s’appelait Ligeia, et personne n’avait plus entendu parler d’elle depuis un demi-siècle.
1967 : le summer of love. Ligeia débarque de Floride avec l’insouciance et la sensualité de sa jeunesse, avide de plaisirs et de liberté. C’est l’époque des communautés hippies, du Vietnam, de la drogue, du sexe et du Grateful Dead. Deux frères, Bill et Eugene, qui vivent bien loin de ces révolutions, sous la coupe d’un grand-père tyrannique et conservateur, vont se laisser séduire par Ligeia la sirène et emporter dans le tourbillon des tentations. Le temps d’une saison, la jeune fille bouleversera de fond en comble leur relation, leur vision du monde, et scellera à jamais leur destin – avant de disparaître aussi subitement qu’elle était apparue.
À son macabre retour, les deux frères vont devoir rendre des comptes au fantôme de leur passé, et à leur propre conscience, rejouant sur fond de paysages grandioses l’éternelle confrontation d’Abel et de Caïn.
Ron RASH
Par le vent pleuré
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Isabelle Reinharez
Seuil, août 2017, 208 pages.
VO : 2016, The Risen
C’est ma prochaine lecture.
Bon choix 😉
Ce n’est pas mon préféré de l’auteur, loin de là.
Non, ce n’est pas mon préféré non plus, c’est vrai, mais je me sens bien quand je lis Ron Rash, j’aime son style, ses personnages, ses ambiances.
Je suis toujours aussi fan de Ron Rash après avoir lu ce roman !
Moi aussi, je suis fan !
Oui, encore un bon roman de Ron Rash !
A part Serena, je les ai tous beaucoup, beaucoup aimé !
pas inoubliable, mais bien fichu!
Oui, très bien fichu, ça a fonctionné sur moi comme une excellente nouvelle qui m’attrape sans que je m’en rende compte.