Le nouveau nom, ou L’amie prodigieuse 2 « Jeunesse », est la suite des aventures passionnantes d’Elena Greco et Lila Cerullo, les deux amies d’enfance qui grandissent dans l’Italie – et surtout le Naples – des années 1960, vont prendre des chemins différents, s’opposer, s’éloigner, mais pour toujours se retrouver.
Dès la première ligne, on plonge à pieds joints dans la suite de L’amie prodigieuse, sans aucun préambule, et impossible d’en ressortir. Lila vient de se marier avec Stefano et est toujours en colère contre lui, pour s’être mis en affaires avec les Solara, la Camorra, la mafia napolitaine des rues et des bas quartiers.
En se mariant, Lila dévient donc riche, c’est l’opulence, mais c’est aussi la catastrophe dans son couple. Elle doit travailler pour son mari, supporter cette famille qui n’est pas la sienne, les conflits et coups au quotidien. De son côté, Elena poursuit ses études et le mariage est loin de ses préoccupations, au contraire de l’amour et des premiers émois, qui vont prendre une place assez importantes dans ce volume.
Une nouvelle fois, Elena Ferrante transporte le lecteur à chaque page de manière magistrale. Elle raconte l’histoire de la vie d’Elena – dont il me parait de plus en plus probable qu’il s’agit de la sienne – la sincérité, la spontanéité et la profondeur des sentiments étant si réelles que le caractère autobiographique de ce livre semble une évidence. C’est un mélange de roman d’apprentissage, de saga familiale, de photographie de la situation sociale et politique de l’Italie, d’essai sur la société future en devenir, sur l’émancipation de la femme, sur l’amitié, l’amour, sur la force des sentiments, la volonté de construire sa vie, sur tout ce qui construit une existence. C’est romanesque, c’est profond, c’est juste hallucinant.
C’est un livre tellement envoûtant qu’il entre dans les fibres de la peau à chaque page, la qualité littéraire est exceptionnelle, c’est étonnamment construit et en même temps, tout semble couler de source et est écrit avec un grand naturel, les personnages ont tellement de consistance qu’on les voit en face de soi, tout comme les lieux, comme tout ce qui est décrit. Ce livre est une véritable drogue littéraire.
Le risque d’une suite est d’être décevante. Ce n’est absolument pas le cas, ici. Bien au contraire, c’est magistral, c’est fort, Elena Ferrante est un grand écrivain, et ce livre est, comme le premier, un véritable Chef d’oeuvre.
Les avis également Coup de coeur ou presque d’Eva, Florence et Virginie.
Les premières lignes de Le nouveau nom :
(Lire un extrait plus long)
Au printemps 1966, Lila, dans un état de grande fébrilité, me confia une boîte en métal contenant huit cahiers. Elle me dit qu’elle ne pouvait plus les garder chez elle car elle craignait que son mari ne les lise. J’emportai la boîte sans faire de commentaires, tout juste quelques remarques ironiques sur la quantité de ficelle qu’elle avait utilisée pour la fermer.
La présentation de Le nouveau nom par les éditions Gallimard :
Naples, années soixante. Le soir de son mariage, Lila comprend que son mari Stefano l’a trahie en s’associant aux frères Solara, les camorristes qui règnent sur le quartier et qu’elle déteste depuis son plus jeune âge. Pour Lila Cerullo, née pauvre et devenue riche en épousant l’épicier, c’est le début d’une période trouble : elle méprise son époux, refuse qu’il la touche, mais est obligée de céder. Elle travaille désormais dans la nouvelle boutique de sa belle-famille, tandis que Stefano inaugure un magasin de chaussures de la marque Cerullo en partenariat avec les Solara. De son côté, son amie Elena Greco, la narratrice, poursuit ses études au lycée et est éperdument amoureuse de Nino Sarratore, qu’elle connaît depuis l’enfance et qui fréquente à présent l’université. Quand l’été arrive, les deux amies partent pour Ischia avec la mère et la belle-sœur de Lila, car l’air de la mer doit l’aider à prendre des forces afin de donner un fils à Stefano. La famille Sarratore est également en vacances à Ischia et bientôt Lila et Elena revoient Nino.
Le nouveau nom est la suite de L’amie prodigieuse, qui évoque l’enfance et l’adolescence de Lila et Elena. Avec force et justesse, Elena Ferrante y poursuit sa reconstitution d’un monde, Naples et l’Italie, et d’une époque, des années cinquante à nos jours, donnant naissance à une saga romanesque au souffle unique.
Elena FERRANTE
Le nouveau nom
Traduit de l’italien par Elsa Damien
Gallimard, Janvier 2016, 560 pages
VO : Storia del nuovo cognome
Décidément je n’entends que du bien sur Elena Ferrante. Il va falloir que je me procure le premier volet de toute urgence tant ton enthousiasme fait envie !
Martine, je te le prête dès demain si tu veux !
Punaise, je crois que je suis tentée. Déjà que le mystère autour de l’identité de l’auteure m’intrigue…
Moi aussi, tu imagines bien ! D’un côté, j’ai très envie de savoir qui elle (a priori, c’est une femme), et d’un autre, j’ai envie de respecter son choix de discrétion, mais quand même, très envie d’en savoir plus …
Il m’attend à la maison… j’ai hâte de m’y mettre (peut-être ce weekend 🙂
Alors je te souhaite un super bon weekend Marjorie !
Quel enthousiasme, je note donc l’amie prodigieuse pour commencer 🙂 tu m’as vraiment donné envie 🙂
Tant mieux ! Je suis contente que tu lises L’amie prodigieuse, c’est vraiment un livre … prodigieux 😉
Ca y est, je l’ai terminé ! billet bientôt ! Je suis frustrée de devoir attendre 1 ans pour lire la suite mais quelle fresque superbe! Ce deuxième tome est vraiment très réussi car les personnages s’étoffent réellement, se rendent compte du décalage de leurs désirs et de la vie.
Je suis ravie de lire que tu partages mon enthousiasme pour cette fresque … et ma frustration de devoir attendre 😉
J’ai adoré l’amie prodigieuse que je viens de terminer et vais me précipiter sur cette suite…
Ca me fait sacrément plaisir 😀
J’ai déjà noté l’amie prodigieuse donc s’il me plaît je noterai aussi celui-ci.
J’espère que tu seras aussi enchantée que moi 😀
tentatrice! J’avais déjà noté le nom de cet auteur, je surligne!
Au jaune fluo, hein ! 😉
Un très intéressant article sur l’auteur et son livre dans le Monde des livres.
Merci beaucoup, je l’avais noté. Il en existe également un dans le Magazine Lire, qui met 4 étoiles à ce livre, leur maximum « Génial », et c’est très rare !
Je me contente pour le moment de voir que tu lui as attribué 5 étoiles. Une fois le Rolin terminé, je me jette dessus. Je reviendrai ensuite te lire.
Que du bonheur cette rentrée 2016 : -)
Je suis très intéressée par ton avis sur le Rolin. Très bon choix de suite de lecture, et bon weekend en perspective alors 😉
Je l’ai fini hier. L’écriture est éblouissante. C’est un texte bref, mais qui en dit long sur la littérature. Je ne vais pas faire mon billet tout de suite : il faut que je le « digère », que je le laisse s’imprimer en moi… Tu l’as lu ou vas le lire ?
Je ne l’ai pas lu, et j’hésitais, alors j’attendais de lire des avis. Je vois déjà que l’écriture est très belle, mais j’attends quand même ton avis avant de me décider 🙂
Je suis en tout point d’accord avec toi ! Ce roman est d’une richesse incroyable et le récit est d’une incroyable fluidité. A aucun moment on ne se lasse tant tout y est juste et sensible. Une magnifique réussite. J’ai hâte de lire la suite. J’espère qu’elle ne tardera pas trop…
Et pour le Rolin, alors, tu te lances ou pas ?
😉
C’est bien mon intention. J’ai encore voulu le réserver aujourd’hui, mais il n’est pas encore arrivé à la bibliothèque. Ca ne devrait plus tarder 😉
Si, malheureusement, elle tarde un peu trop à mon goût ! Il va falloir attendre un an, le 3e tome est annoncé pour janvier 2017, et le 4e volume, encore une année plus tard, en janvier 2018.
Oh que je le veux ! J’ai tellement aimé L’amie prodigieuse.
Ariane, tu vas aimer celui-là, c’est certain !
Prochain tome en janvier 2017, puis janvier 2018, ça va être une torture !!
Si tard ! Oh noooooon ! Merci pour l’information, j’avais posé la question et j’attendais impatiemment la réponse.
J’ai beaucoup aimé le premier et l’incipit du deuxième donne envie de se jeter dessus !
C’est exactement ce que j’ai fait, je me suis jetée dessus et je l’ai dévoré !
Bon, je n’ai rien lu de l’auteur, je verrai le premier livre, alors, si je mets la main dessus.
Keisha, je suis certaine que tu vas réussir à mettre la main dessus.
je n’avais aucun doute sur le fait que tu l’aimerais aussi 🙂
C’est dingue ce livre (comme le 1er d’ailleurs), une fois que je le commence, je n’ai vraiment plus envie de le quitter. Ca ne m’arrive que très très rarement à ce point là.
Vous êtes toutes d’accord sur ce livre! Donc je l’ajoute dans mon planning.
J’ai donc acheté hier soir le tome 1 en poche et vais me procurer le 2 rapidement derrière.
A suivre donc 🙂
Mystère mystère, est-ce que l’avis masculin viendra confirmer l’enthousiasme des filles ? 😉
Et voila tu me mets la pression 🙂
Je ne sais pas quand je vais les intégrer dans mes lectures… mais j’ai bien compris que je risquais lire les deux d’affilée 🙂
Par contre l’histoire du tome 3 puis 4… ca sent la grosse frustration
Et comme ce sont de bons gros pavés, en effet, il faut du temps quand même.
Pour éviter la frustration, une solution: apprendre l’italien en cours accélérés ? 😉
Connaitrais tu un prof? 😉
Si tu es prof d’italien, tu es foutu 😉
Mais OUI ! Mais OUI ! Mais OUIIIiiiiiiIIIiiiiiiIIII !!
c’est ce qu’on appelle un orgasme littéraire, non ? ^^
Parfaitement !
😀 😀 😀
Je viens de lire le billet d’Eva. C’est formidable que ce roman fasse l’unanimité !
C’est vraiment un livre exceptionnel !
je vais lire le 1 bientôt!
Il est sage de prévoir d’avoir le 2 sous le coude 😉
Je dois recevoir « L’amie prodigieuse » en poche. J’ai hâte !!
Je t’envie, tu vas pouvoir lire les deux à la suite sans attendre !