Quelle réussite que ce roman post-apocalyptique ! Fin des années 1970, une bombe, que l’on suppose être nucléaire, détruit tout ou presque. Quelques survivants vont se regrouper dans un château dans le sud de la France, pour tenter de s’en sortir et de continuer à vivre.
Ce roman est parfaitement réussi pour plusieurs raisons.
D’abord, Robert Merle est un conteur et un écrivain magistral. Sa plume glisse au rythme et au son des aventures de nos survivants. On se croirait à leurs côtés. Très différend du magistral La mort est mon métier, l’histoire est toute aussi prenante et envoûtante (mise à part, peut-être une mise en contexte et un démarrage un peu long). Son côté « science-fiction » rapproche plus Malevil du percutant roman Les hommes protégés (sur une société de domination féminine), que de sa série historique Fortune de france.
Ensuite, l’histoire se déroule dans les années 1970 (1977 exactement pour « l’évènement »), avec des personnages proches de nous, de la nature et de la terre, avec des valeurs, du courage, de la volonté, et des défauts qui les rendent très attachants. Sans oublier bien sûr le personnage principal, Emmanuel, autour de qui tout s’enroule et se déroule. Il est malin, charismatique, manipulateur à bon escient, ayant un faible non dissimulé pour les femmes, il porte ses ouailles et le récit à bout de bras romanesques de façon héroïque et musclée.
Roman post-apocalyptique certes, mais l’histoire ressemble bien plus à celle d’un groupe de survivants dans un espace réduit, le Château de Malevil, qu’à de la science-fiction (On rappellera que Robert Merle a écrit dix ans plus tôt, en 1962, L’île, sur un thème similaire). La destruction d’origine est finalement un prétexte pour écrire un pavé très prenant sur la reconstruction d’une communauté, avec les problèmes à surmonter, techniques et humains, les relations humaines, les questions religieuses, militaires, politique, sexuelles, alimentaires et autres.
Et puis, quelle belle idée d’instaurer cette histoire dans un Château médiéval avec donjon, pont-levis, écuries … Du romanesque à grande dose, où notre pseudo-chatelain chef, Emmanuel, mène tout son petit monde dans de nombreuses aventures dont on ne se lasse jamais.
Une superbe lecture avec Ariane, qui clôt notre série de découvertes de romans post-apocalyptiques.
Les premières lignes :
A l’Ecole Normale des Instituteurs, nous avions un professeur amoureux de la madeleine de Proust. Sous sa houlette, j’ai étudié, admiratif, ce texte fameux. Mais avec le recul, elle me parait maintenant bien littéraire, cette petite pâtisserie.
La présentation des éditions Folio / Gallimard :
Une guerre atomique dévaste la planète, et dans la France détruite un groupe de survivants s’organise en communauté sédentaire derrière les remparts d’une forteresse. Le groupe arrivera-t-il à surmonter les dangers qui naissent chaque jour de sa situation, de l’indiscipline de ses membres, de leurs différences idéologiques, et surtout des bandes armées qui convoitent leurs réserves et leur «nid crénelé» ?
Robert Merle (1908 – 2004)
Malevil
Gallimard, 1972, 540 pages
Folio n°1444, mars 1983, 640 pages
Depuis le temps que je dois le lire… Tu m’as totalement convaincue !
Tu vas adorer, c’est sûr et certain !
J’étais tombée une fois sur une adaptation à la télé avec Anémone si mes souvenirs sont bons, ça m’a toujours intriguée.
Oui Tiphanie, en effet, il existe une adaptation avec Anémone. Je ne l’ai pas vu, donc je ne peux rien dire sur cette adaptation par rapport au livre.
C’était la lecture idéale pour clore notre série de lectures communes ! J’ai également beaucoup apprécié ce roman, qui est sans doute un de mes préférés du genre.
Ce n’est pas mon roman préféré de Merle mais je l’ai lu ado…. JE devais moins m’interroger sur les enjeux du livre…
Un livre que j’ai lu à sa sortie et beaucoup aimé.
J’en suis ravie ! Je ne sais pas si tu as lu l’île aussi, dans la même veine, mais il me dit bien aussi.
tentée d’autant plus que je n’ai toujours pas lu cet auteur (et j’ai La mort est mon métier dans ma PAL depuis des années!!)
Malevil est très bien, et La mort est mon métier est un must à lire absolument, dans un genre très différent bien sûr. Pourquoi pas cette année ?
Oh que j’ai aimé cette lecture! (deux fois) et plein de romans de Merle!
Oh que ça me fait plaisir ! J’ai tellement aimé ce roman que j’ai envie d’en lire un autre 🙂
Roman post-apocalyptique ? Non !!!
Et pourtant, j’avais adoré la série des Fortunes de France lus dans mon adolescence…
A la lecture de ton billet, j’avoue être intriguée et curieuse… quant au château médiéval, je pense que je pourrais aimer. Je vais peut-être me laisser tenter.
J’avais le même réflexe … avant de tenter plusieurs lectures dites « post-apocalyptiques ». Eh bien, j’avoue avoir été surprise, avoir découvert de très beaux romans, Malevil étant l’un d’eux 🙂 Quitte à en tenter un, celui là me parait une bonne option !
Je ne suis jamais tentée par les récits post-apocalyptiques donc je pense passer mon tour.
Dommage, car celui là est très bon 😉