Dans cette magnifique pièce en cinq actes et neuf tableaux, Alexandre Dumas revisite l’histoire de France du début du XIVe siècle et des amours adultérines de Marguerite de Bourgogne avec panache.
Marguerite de Bourgogne, la reine et femme de Louis X le Hutin, est avide de jeunes et beaux étrangers, à qui elle donne rendez-vous la nuit à la Tour de Nesle (avec ses sœurs Jeanne et Blanche – qui sont historiquement en réalité ses belles-sœurs), sans que son amant en titre, Gaultier d’Aulnay, ne s’en aperçoive.
Toutes les nuits, à la surprise des parisiens, trois corps de jeunes hommes sont repêchés dans la Seine. Quand un soir, l’un des corps se trouve être celui de Philippe d’Aulnay, le frère de Gaultier, ce dernier ne pensera qu’à trouver vengeance, sans imaginer un seul instant la vérité qu’il n’est pas prêt à accepter.
Immorale, considérée par la censure Outre-Manche comme un outrage à la royauté, cette pièce de théâtre historico-dramatique mêle luxure, adultère, meurtre et autres, dans un suspens et un brio splendide.
Si la paternité de cette pièce a fait l’objet de controverse, et même d’un procès, M. Gaillardet souhaitant s’en attribuer la principale paternité, on retrouve le génie d’Alexandre Dumas, son sens de la narration, du retournement de situation, de la surprise et du drame historique. Ca va vite, c’est romanesque, héroïque et déviant, bref, cette pièce dont j’ignorais l’existence, est un petit bijou que je recommande vivement, et si comme moi vous avez adoré les Rois Maudits, vous allez vous régaler !
Et en plus, toutes les notes rappellent le contexte historique, l’évolution des bâtiments, les constructions, et surtout, la biographie des personnages réelles de cette pièce, Marguerite de Bourgogne et Louis X, mais aussi les frères d’Aulnay, Buridan, Blanche et Jeanne de Bourgogne, Enguerrand de Marigny et d’autres.
La présentation des éditions Folio Théâtre :
(ou lien direct site Gallimard)
La reine Marguerite de Bourgogne, réfugiée dans une sombre forteresse au bord de la Seine, qui est le symbole de tous les crimes secrets du pouvoir absolu, égorge les hommes qu’elle fait enlever, après une nuit d’amour. Mais que faire quand son amant se révèle être son fils? Qu’à l’inceste risque de se joindre l’infanticide? Est-il trop tard pour vivre?
En 1832, Dumas est au sommet de sa gloire d’auteur de théâtre. Il écrit une pièce qui réunit trois de ses tendances profondes : le sens de l’histoire, le romanesque échevelé, la dénonciation de son époque. Elle est le chef-d’œuvre du drame à couleur historique et du roman d’aventures porté à la scène.
Alexandre DUMAS (1802 – 1870)
La Tour de Nesle (1832)
Folio Théâtre n°157, octobre 2014, 352 pages
Oh tu me donnes envie de le lire!! Je he connaissais pas du tout ce titre!
Moi non plus, mais dès que j’ai vu qu’on retrouvait les mêmes personnages royaux que dans les rois maudits, je n’ai pas pu résister, et j’ai bien fait !
Mais je ne connaissais pas Alexandre Dumas en dramaturge !! : ) va falloir y remédier. Merci pour cette critique (et cette découverte)
Il est très fort ce Dumas, c’est tellement bon que j’ai très envie de (re)lire un roman !
Quel enthousiaste ! Je lis malheureusement très peu de théâtre, jamais pour ainsi dire… Mais c’est Dumas… donc pourquoi pas ? 😉
Noukette, promis, on oublie presque que c’est une pièce de théâtre 🙂
tu me donnes très envie de le lire!
J’en prends note pour le challenge théâtre, à bientôt!
Je l’ai tellement aimé, j’espère que tu succomberas à ton envie !