Lionel Duroy adore écrire sur lui-même. Après sa dernière séparation, dépressif et ne sachant pas quoi faire de sa peau, il décide de partir à Husum dans le nord de l’Allemagne.
Il prétexte la recherche d’un lieu découvert dans le livre La leçon d’Allemand, de Siegfried Lenz, pour justifier ce voyage, et refaire le trajet découvert avec son ex bien-aimée. En réalité, il va surtout nous raconter le vide de ses journées et ses quelques rencontres féminines.
Il ne suffit pas de se comparer au peintre Emil Nolde pour expliquer les difficultés de la création artistique, ou de faire référence à La leçon d’Allemand, pour donner l’illusion que son roman possède un intérêt narratif.
J’ai trouvé ce livre autocentré, qui manque totalement de recul, d’une rare vacuité. A sa logeuse, qui lui demande ce qu’il écrit, il répond :
« Tout ce qui me traverse, tout ce que je rencontre – vous en train de me parler, par exemple je vais l’écrire ».
Et il précise quelques pages plus loin :
« cela parait insignifiant mais insensiblement les mots construisent un objet ».
Il a raison, écrire des mots sur des pages donnent un objet livre. Mais où il se trompe, c’est que cela ne paraît pas ; cela est profondément insignifiant. Pour lecteurs adeptes de l’égocentrisme, de l’auto-apitoiement et de l’autofiction uniquement.
Bon, pour lecteurs aussi adeptes de belle écriture. Je dois reconnaître, même si ce livre n’est pas pour moi, que Lionel Duroy a une plume, mais désolée, j’ai fait une indigestion du moi de Duroy.
L’avis (moins) déçu également de Béa Comète.
Les premières phrases :
Ce matin, je me suis réveillée avec l’appréhension de ne pas écrire, de ne pas trouver mon livre. Il était tard, neuf heures dix, et en somme je n’écrivais pas, je ne faisais rien. J’ai ouvert les rideaux et constaté qu’un vent violent secouait les grands pins devant mes fenêtres, charriant des tourbillons de pluie fine.
La présentation par les éditions Julliard :
Avec la profondeur et l’intensité narrative qu’on lui connaît, Lionel Duroy parvient à mêler dans un même récit des thèmes aussi variés que la création littéraire, l’origine du mal et le deuil de la relation amoureuse. Une prouesse renversante.
« Vous me demandez ce que Susanne a de plus que vous, je vais vous le dire : Susanne est en paix avec les hommes, elle ne leur veut aucun mal, elle n’ambitionne pas de me posséder et de m’asservir, elle aime au contraire me savoir libre et vivant pour que je continue d’être heureux et de lui faire l’amour. Longtemps, longtemps. Vous comprenez, ou il faut encore que je vous explique ? »
pas mieux… 😉
Je suis curieuse de savoir si tu vas persévérer pour le lire jusqu’au bout …
Alors ça ce n’est pas pour moi. Je dégage illico vers un article plus enthousiaste
J’ai appris au Salon que je n’étais pas la seule à avoir eu du mal, ça m’a fait du bien !
C’est rare que tu sois aussi déçue … 😉
C’est vrai, mais c’est rare que je passe autant à côté d’un livre 😉
je crois que je ne vais pas le lire.. .
Je crois que je ne vais pas te faire changer d’avis … 😉
je ne lirai pas ce livre, mais ton billet m’a beaucoup fait rire 🙂
Je sens que c’est le livre qui va avoir un prix en plus …
J’ai beaucoup de mal avec les auteurs qui s’apitoient sur leur sort
C’est presque le sujet du livre …
Bon, on passe alors. Je te fais confiance les yeux fermés 😉
Je ne suis pas sure sur ce coup, beaucoup d’avis sont positifs, et c’est un livre de « garçon » 😉
» ne sachant pas quoi faire de sa peau… » Excellent,c’est tout à fait ça;))))
Je suis peut être passée à côté du charme de l’écriture de Duroy, mais au moins, j’aurais ça de juste !