De pierre et d’os est un roman au monde des inuits, rythmé par le froid de la banquise et la nécessité de la chasse, par des chants venus de croyances lointaines, un livre ponctué d’une magnifique poésie qui fait voyager loin du quotidien.
Ce voyage arctique, le lecteur l’effectue au côté du personnage de garçon manqué de Uqsuralik, la narratrice, jeune fille séparée de ses parents par une faille dans la banquise. Elle se retrouve seule à devoir affronter le monde, avec un peau d’ours et un talisman. Elle fera des rencontres, affrontera des coups durs et des joies.
Ce texte qui prend des accents de conte de fées, avec un méchant, des lutins, un géant, possède un côté enchanteur et enveloppant. Le temps est indéterminé, l’endroit est lointain, les coutumes sont étrangères, et l’on découvre un monde d’une immense beauté qui loin d’être froid et glacial, respire la chaleur et l’humanité, malgré la violence qui parfois aussi, se manifeste.
C’est un roman initiatique qui se lit avec le sentiment qu’une musique douce, lancinante et poétique l’accompagne. Bérengère Cournut parvient à nous transporter grâce à un phrasé onirique et un vocabulaire précis qui semble directement sorti de la bouche d’Inuits, avec des prénoms glacés (Pulajaak, Sauniq, Neqqajaaq …), des objets et des êtres intrigants (tupilak, inukshuk, tarniq…). Elle met en avant avec beaucoup de poésie, de rêveries et de douceur, la beauté, malgré tous ses obstacles, de la vie.
A la lecture de ce livre, qui se conclut par un cahier de photographies, j’ai ressenti l’impression agréable et rare d’être chouchoutée, d’être portée par la fonte des glaces, de laisser le temps et une certaine langueur suivre son chemin, d’être envoûtée par une ambiance brumeuse et chamanique étrange et reposante.
Prix littéraires :
LAUREATE du Prix du roman Fnac 2019
Prix JDD-France inter 2019 – Sélection
Prix Blù Jean-Marc Roberts – Sélection
Bérengère COURNUT
De pierre et d’os
Le Tripode, août 2019, 219 pages.
J’ai une amie qui vient de me dire qu’elle avait eu un gros coup de coeur pour ce roman. Je le lirai, c’est certain. Je m’y vois déjà, sur la banquise…
On est très facilement transportée dans cet univers onirique, et Bérengère Cornut parvient si bien à instaurer cette atmosphère si spéciale.
J’avais beaucoup aimé « Née contente à Oraibi » de cette auteure. Je lirais celui-ci avec plaisir.
Daphné
C’est ma première découverte de l’auteure. Elle a aussi écrit Par-delà nos corps, le coup de coeur de l’une des librairies dans lesquelles je me promène régulièrement.
Il faut absolument que je le lise ! En plus du thème qui m’intéresse, j’ai hâte de découvrir cette écriture qui semble t’avoir marquée.
L’écriture est gracieuse, sans complexité, elle a un côté qui enchante.
J’en entends beaucoup de bien, de ce livre qui vient de remporter le prix du roman Fnac. Je ne sais pas si je le lirai, mais il semble avoir une certaine singularité.
Tu as raison, il est singulier, il semble hors du temps.
J’ai déjà remarqué ce titre et ton billet me donne encore plus envie de le lire. J’aime les romans situés dans ces milieux de glace et de froid.
C’est aussi la raison qui a dirigé mon choix 🙂
Quels impressions agréables à la lecture de ce livre.
Les impressions qui se dégagent de ce livre sont surprenantes, inattendues, belles et douces.