Dans un Kazakhstan assez mystérieux, un train traverse les steppes désertes. A bord, un petit enfant joue merveilleusement bien du violon. Le narrateur, subjugué, le félicite vu son âge. Outré, Yerzhan lui répond sèchement qu’il est petit, certes, mais qu’il a 27 ans et qu’il n’est plus un enfant. Il racontera alors son histoire.
Yerzhan se confiera alors au voyageur inconnu, lui dévoilera son enfance, lui décrira son « village » Kara-Shagan, constitué de seulement deux maisons et deux familles, lui parlera de sa mère devenue muette lors de sa grossesse, de son oncle qui veut lui apprendre à jouer de la dombra, et puis, de Aisulu. Aisulu, son amie, sa moitié, son amoureuse, la jeune voisine à qui il a mordu l’oreille enfant, marque qu’elle deviendrait sa femme. Mais c’était sans compter qu’atteint de nanisme, Yerzhan ne grandira pas, n’épousera pas Aisulu, et en sera très malheureux.
Ce livre est bien plus proche du conte que du roman classique. Le temps est assez indéterminé, on apprend dès le début que l’histoire se passe dans un coin du monde aux accents apocalyptiques suite à des essais nucléaires nombreux (post seconde guerre mondiale), et les usages et le mode de vie sont très surprenants et inhabituels pour le lecteur occidental.
Tous ces éléments auraient pu rendre ce livre passionnant, mais il est en réalité assez difficile de suivre l’histoire. Les personnages se confondent, ils ne sont pas assez caractérisés et différenciés pour qu’on puisse facilement les identifier. A cette confusion, s’ajoute une narration qui parait floue, et dont on perd un peu parfois le fil conducteur.
La lecture défile, mais l’objectif suivi par l’auteur m’a échappé, je n’ai pas été particulièrement attachée aux personnages, ni à la peine de Yerzhan, et je suis restée finalement assez extérieure à cette confession d’un enfant adulte aux dons musiciens, mais dont la musique n’a pas réussi à m’atteindre.
Les premières lignes :
Cette histoire commença d’une manière on ne peut plus prosaïque. Je traversais les steppes immenses du Kazakhstan en train. Le voyage durait depuis déjà quatre nuits. Dans les gares de trous perdus, des cheminots cognaient au marteau sur les roues en poussant des jurons en kazakh.
La 4e de couverture des éditions Denoël :
(ou lien direct site Denoël avec possibilité de feuilleter le livre)
Un voyageur anonyme a pris place à bord d’un train pour un interminable voyage à travers les steppes kazakhes. Le train s’arrête dans une toute petite gare et un garçon monte à bord pour vendre des boulettes de lait caillé. Il joue Brahms au violon de manière prodigieuse, sortant les passagers de leur torpeur. Le voyageur découvre que celui qu’il avait pris pour un enfant est en fait un homme de vingt-sept ans. L’histoire de Yerzhan peut alors commencer…
À travers ce conte envoûtant, l’auteur nous livre une parabole glaçante sur la folie destructrice des hommes et la résistance acharnée d’un jeune garçon qui voulait croire en ses rêves.
Hamid ISMAÏLOV
Dans les eaux du lac interdit
Trad. de l’anglais (Ouzbékistan) par Héloïse Esquié
Denoël, Août 2015, 128 pages
Exactement comme toi, je ne me suis jamais vraiment intéressé aux personnages, histoire longue et pas vraiment simple à suivre
Je me sens toujours un peu fautive quand je reste éloignée des personnages, ça me rassure quand je vois que je ne suis pas la seule.
J’ai déjà lu un avis et il me tente ne serait-ce que pour l’ambiance. J’attendrai de voir s’ils le prennent à la médiathèque.
L’ambiance est vraiment une bonne raison de découvrir ce livre
J’ai eu le même ressenti : impossible pour moi d’entrer dans ce roman car je suis restée trop en retrait vis-à-vis des personnages (pas assez approfondis).
En restant autant à l’extérieur, c’est comme si on lisait un livre de loin, avec plaisir certes, mais sans s’imprégner ni de l’atmosphère, ni des personnages.
Je te fais confiance là-dessus !
🙂
Mince, je viens de l’acheter !
Jérôme, je pense vraiment que ce livre peut plaire, et je ne serai pas surprise qu’il te plaise d’ailleurs, tu es un meilleur lecteur que moi 🙂
Un point de départ intéressant mais je ne pense pas que ça puisse me plaire.
Il faut peut-être noter le nom des personnages dès le début de l’histoire, pour limiter la confusion et le flou, car oui, le point de départ est très intéressant.
Yv a aussi été déçu, donc je vais passer, dommage!
Je ne peux que comprendre la déception d’Yv …
Ce flou narratif est regrettable. Comme tu le dis si bien, cela semblait très prometteur…
Peut-être que je n’étais pas assez concentrée, parce qu’il a vraiment des qualités ce livre.
Mince, le pitch était pourtant bien !
C’est peut-être moi qui suis passée totalement à côté, car je suis bien d’accord, le pitch est hyper tentant.