Valérie Zenatti excelle dans le récit intimiste, elle est pudique, sincère et touchante, elle l’est particulièrement ici, Dans le dernier faisceau des vivants, ce récit dans lequel elle rend un hommage magnifique à l’écrivain Aharon Appelfeld.
Aharon Appelfeld est décédé l’année dernière, le 4 février 2018. Valérie Zenatti était sa traductrice, mais pas seulement. Elle était bien plus que cela. Ils avaient avec le temps construit une relation profonde, faite de respect et de silence. Il suffit de les voir dans l’un des reportages accessibles en ligne, d’entendre Valérie Zenatti parler d’Aharon Appelfeld, pour comprendre d’un mot, d’un regard, la puissance de ce lien.
Valérie Zenatti parvient à nous faire partager la force de ce lien qui les unissait, dans un style sublime, fait de douceur, de tendresse et d’une délicatesse rare. Elle parle de cet homme de manière très attendrissante, et l’on comprend son besoin de se rendre à Czernowitz, le lieu de naissance d’Aharon Appelfeld, cette ville natale qu’il a quitté et fuit dans des circonstances tragiques, qu’il raconte dans Histoire d’une vie (je vous en parle bientôt).
Il y a quelques années, Valérie Zenatti avait déjà, dans le très personnel Mensonges (2011) évoqué sa relation et sa rencontre avec Aharon Appelfeld. J’en profite pour vous recommander la lecture de ce récit, qui forme avec Dans le dernier faisceau des vivants une sorte de diptyque littéraire dissociable, mais tellement complémentaire.
Une lecture duo saisissante avec ma chère Béa.
Présentation des éditions de l’Olivier :
Leur relation n’était pas seulement celle d’un romancier et de sa traductrice, c’était aussi celle de deux amis qui se parlaient sans cesse.
De quoi parlaient-ils ? D’écriture, de langues, d’amour, d’animalité, d’enfance. De la terreur d’être traqué.
Ils partageaient également quelques silences.
Lorsqu’il disparaît en janvier 2018, la jeune femme ne peut se résoudre à perdre cette voix dont l’écho résonne si puissamment en elle. Après un temps de sidération, elle cherche à la retrouver, par tous les moyens. Sa quête la conduira jusqu’en Ukraine, à Czernowitz, la ville natale de l’écrivain. Il pourra alors prendre sa place, dans le faisceau des vivants.
Valérie ZENATTI, Dans le faisceau des vivants
Editions de l’Olivier, janvier 2019, 160 pages
Je ne suis pas allée jusqu’au coup de coeur mais j’ai beaucoup aimé !
Je suis une inconditionnelle de Valérie Zenatti.
Superbe livre en effet, j’ai beaucoup aimé aussi son livre Jacob Jacob, et son roman chez un éditeur jeunesse une bouteille dans la mer de Gaza ( titre approximatif) dont avait été tiré un film.
Oui, tout à fait, j’avais été marquée par Une bouteille dans la mer de Gaza, je n’avais pas voulu voir le film, pour garder les images de ce magnifique livre en tête.
Excellent livre, en effet
Il fait quasiment l’unanimité, j’en suis ravie.
Mes comm’ ne semblent pas passer ! Bon je retente : tout pareil j’ai adoré ce livre, j’adore Zenatti et je jubile à l’idée de nos futures lectures communes pendant les dix prochaines années :))))
Et pendant ces dix prochaines années, nous aurons tout le temps de lire d’autres livres de Valérie Zenatti 😉