Des chefs-d’oeuvre, il en existe tellement que Charles Dantzig ne sait plus où donner de la tête. Il part dans tous les sens, parle de littérature surtout, un peu de musique aussi, et surtout, donne son avis.
Si certains passages sont intéressants, d’autres le sont beaucoup moins, et d’autres sont même un peu agaçants.
Pour la première fois, j’ai ressenti ce qui est reproché à Charles Dantzig, sa condescendance, son étalage de culture, une érudition mal utilisée, ses jugements narcissiques. Et cela m’a gênée.
La structure du livre pourrait également être améliorée. Des liens entre les chapitres semblent manquants, on se perd un peu d’un chapitre à l’autre, on se promène par exemple de « une intention de forme » à « la perfection tue« , pour aller vers « leur paiement de la facture des maçons » à « tendresse du sacrilège« . Les titres sont recherchés et parfois originaux, mais de quoi veut-il exactement parler ?
Il veut dire ce qu’il pense, lui, en prenant plaisir parfois de dire du mal de tel ou tel auteur, mais sans réelle explication, sans que l’on comprenne toujours pourquoi. Le sentiment désagréable qui ressort à la lecture de ce livre c’est l’impression du message : j’ai-raison-et-si-vous-n’êtes-pas-d’accord-vous-etes-des-abrutis.
♡ Autant j’avais dévoré Pourquoi Lire ?, autant là, si j’avoue avoir aimé certains chapitres et trouvé certains développements intéressants, je me suis globalement ennuyée, et il ne me reste pas grand chose de cette lecture.
Les premières lignes : Tout a été contesté de tout temps, tant mieux, nous vivrions au paradis en nous étant contentés de peu. Au chef-d’oeuvre on fait le reproche : « Chef-d’oeuvre », ce mot sent un peu trop l’artisanat, décidément » (Valérie Larbaud, Domaine français).
« Chef-d’œuvre. » Quand ce très vieux mot du Moyen Âge utilisé pour l’artisanat a-t-il commencé à être appliqué à la littérature ? Y a-t-il un critère du chef-d’œuvre littéraire ? Mieux, une recette ? Comment être sûr qu’un livre est un chef-d’œuvre ? Un chef-d’œuvre est-il éternel ? La postérité est-elle le bon juge ? Crée-t-on encore des chefs-d’œuvre aujourd’hui ? Comment définir le chef-d’œuvre ? |
Charles DANTZIG
A propos des chefs d’oeuvre
Janvier 2013, Grasset, 276 pages
Septembre 2014, Livre de poche, 267 pages
Livre ajouté au Projet Non Fiction, au Challenge du Mélange des genres et au Plan ORSEC 2015.
Je déteste les auteurs condescendants donc je passe mon chemin!
Il en écrira d’autres sinon 😉
Dommage parce que c’est le genre de sujets qui me passionnent, en général… mais j’avoue sans problème écouter les podcasts de Michel Zink sur la littérature au Moyen-Age, et là, côté étalage d’érudition, avec la p’tite anecdote croustillante et la blague intellectuelle hermétique, c’est un vrai régal !
Je suis d’accord, ça peut l’être et il sait très bien être passionnant Charles Dantzig. J’avoue que je n’ai jamais écouté les podcasts de Michel Zink, mais tu viens de titiller ma curiosité ! Je vais écouter ça ce week-end
Bon ba c’est sûr je ne le lirai pas.
Non, ce n’est pas la peine, quitte à en lire un de lui, je te recommande plutôt c’est Dictionnaire égoïste de la littérature français, c’est mon préféré.